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Jules Verne

Ai visité hier le musée Jules Verne à Amiens : outre que l'on y voit un excellent témoignage d'une maison bourgeoise de la fin du XIX° siècle, et que le musée regorge de trésors, j'en reviens avec quelques réflexions.

Verne_le_tour_du_monde_en_80jours.jpg

1/ Tout d'abord, le fantastique succès de cet homme, avec des romans tirés à des milliers d'exemplaires. Je pensais un tel phénomène dépassé, jusqu'à ce que je pense à Harry Potter. JV était le JK Rowlings de son époque, et finalement de tels succès se reproduisent.

2/ Il reste que J Verne nous raconte plusieurs choses : des aventures trépidantes, tout d'abord. Mais aussi le progrès :J Verne raconte ce que vit cette fin du XIX° siècle, celle qui était la belle époque avant la belle époque. C'est le roman du progrès et de la science, comme je le signalais dans ce billet.

3/ C'e'st l'auteur de héros qui demeurent : Michel Strogoff, Kéraban le têtu, le capitaine Nemo, Philléas Fogg....

4/ C'est enfin, c'est surtout le romancier de la découverte du monde, qui justifie ce billet. Tous ses romans se situent dans des contrées lointaines, insolites, méconnues. Tous ses romans sont des romans géographiques. Le plus évident demeure "Le tour du monde en 80 jours", qui est omniprésent dans le musée et qui constitue le symbole de cette domination géopolitique de l'occident. Les héros de Jules Verne sont en effet tous Européens ou Américains, et ce sont eux qui sont en action dans les quatre parties du monde et les cinq continents, et même au centre de la terre ou sur la lune.

5/ Les romans sont de très bons indicateurs des représentations géopolitiques. Nous l'avions vu avec Houellebecq, J. Verne nous le confirme.

O. Kempf

Commentaires

1. Le dimanche 6 mai 2012, 09:17 par Pierre-Louis Lamballais

Bonjour,
Je ne résiste pas à conter une petite anecdote relative à mes lectures de Jules Verne. En vacances sur la presqu’île de Quiberon, j'ai 9 ans, mon frère 2. Lecteur infatigable, je n'ai plus rien à lire. Ma maman me donne donc un peu d'argent pour aller acheter un livre et me demande d'y aller avec mon frère, en poussette. Je traverse la nationale, gare le frangin devant la librairie/ bureau de tabac, j'achète "20.000 lieues" que je commence à dévorer dans le magasin et je rentre en lisant. Arrivée à la maison ma maman me demande "Et ton frère, il est où?" Ah zut, oublié là-bas...

Il est un JV qui à mon avis sort du lot: "Robur-le-conquérant". Histoire de Robur qui a un "avion" donc un plus lourd que l'air et qui veut persuader les tenants des "plus légers" que le plus lourd "c'est mieux". Mais plus il cherche à les persuader, moins il y a arrive.

A la fin, libérant les deux professeurs (qu'il n'a pas réussi à persuader) qu'il a pris en otage "pour leur montrer" que son idée est meilleure, il annonce : "il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu'il convient de faire. En un mot, il faut n'arriver qu'à son heure. J'arriverais trop tôt aujourd'hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l'union".

JV ne termine cependant pas sur cette note pessimiste, puisque quelques lignes plus bas il écrit "Et maintenant, toujours cette question: qu'est ce que que ce Robur? Le saura-t-on jamais? On le sait aujourd'hui. Robur c'est la 'science future', celle de demain peut-être. C'est la réserve certaine de l'avenir".

Amitiés
PL

égéa : +1

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