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Du Goncourt, et de l'air du temps

Le 29 août, égéa vous annonçait le Goncourt : le 2 novembre jour des morts, on n'y coupe pas, Alexis Jenni a donc obtenu la timbale. Bravo à lui. Quelques commentaires supplémentaires, en suite des messages de félicitations reçus des fidèles (Colbert, Spurinna, vous êtes trop attentifs...)

1/ Tout d'abord, à propos de la prévision : il n'y avait pas besoin d'être grand clerc. En fait, plus ça va, plus les Goncourt sont prévisibles. Tout d'abord, c'était au tour de Gallimard, pour son centenaire, qui en doutait ? Et quand Gallimard fait un tintouin depuis le printemps sur le candidat maison, ne soyez pas surpris du résultat. C'est quand même plus facile qu'au loto, et même qu'au tiercé.

2/ Est-ce pour autant sans intérêt ? non, cela en revêt. Car c'est révélateur, malgré tout, d'un état d'esprit. Les maisons d'édition, mais aussi les jurys, sentent l'humeur publique, le goût commun, l'air du temps. Et voici qu'on observe des romans plus politiques et moins intimistes, depuis quelques années : Les Bienveillantes, La carte et le territoire, et maintenant L'art français de la guerre.

3/ Deux qui parlent d'histoire, deux qui parlent de l'Occident. La question de l'identité commune est décidément au cœur de nos préoccupations collectives. Et entre Littel qui conte l'angoisse paroxysmée, Houellebecq qui narre son angoisse de la fin de l'Occident et Jenni qui pose la question de l'identité française, profonde angoisse de la France face à ce 21ème siècle si surprenant, on comprend qu'il y ait besoin de littérature.

4/ Je ne sais pas si elle et bonne. Elle est en tout cas plus intéressante que les inepties pornographo-chiennesdegardistes qu'on subissait il y a quelques années.

5/ Le Goncourt n'est donc pas qu'un affaire commerciale. Ou plus exactement, comme c'est du commerce de masse, il répond habilement aux attentes du public et révèle donc plus de chose sur le lecteur que sur l'auteur.

Le Goncourt est un miroir.

Réf : mes billets Goncourt :

O. Kempf

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