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33/15 if I needed someone

La Chine avait plusieurs initiatives géoéconomiques au cours de ces dernières années : Banque asiatique d'investissement, banque des BRICS, convertibilité du Yuan, grand projet de la route de la soie. Mais la dépression économique l'amène à brusquer les choses : elle laisse filer le yuan (- 5% en trois jours) ce qui aura un effet dépressif sur beaucoup d’économies tournées vers l'exportation (Allemagne) ou tirées par les matières premières (pétro-rentiers, Brésil). Déjà le baril de pétrole atteint 40 $. La rentrée sera mouvementée, alors que la reprise commençait tout juste à s’envisager.

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Autre signe des difficultés chinoises : la catastrophe de Tianjin démontre une autre limite du "modèle" chinois : le port avancé de Pékin subit des explosions (l'une estimée à 21 kT de TNT : fichtre, on est au niveau des bombes nucléaires...) qui marquent l'absence de contrôle du système... Symboliquement, cette catastrophe est celle de la voie chinoise. Les aspects monétaires n'en sont qu'une autre variation.

Afghanistan. La politique, c'est désigner l'ennemi. Mais quand celui-ci s'en va (les Occidentaux), il devient plus dur d'assurer l'unité. Surtout quand le leader historique disparaît. C'est ce qui arrive aux talibans et qui constitue, paradoxalement, la chance du gouvernement en place. A supposer que celui-ci ait réellement la volonté d’œuvre pour le bien commun et de mettre en place un Afghanistan unifié. Ça, pour le coup, c'est la chance des talibans...

Comme l'été dernier, les choses évoluent en Ukraine sur le front militaire. EN 2014, cela avait été l'occasion de la contre-offensive séparatiste, largement soutenue par les Russes : c'était ça ou tout perdre. Cette année, le front s'est stabilisé. Il n'y a donc aucune urgence. Kiev se débat dans ses difficultés politico-financières, Moscou a plus d'air (comme par hasard, l'accord avec la France sur les Mistral a été signé). Du coup, les mains plus libres, il est possible d'aller tester le dispositif adverse, par exemple du côté de Marioupol. Ce n'est pas une grande offensive, simplement une prise de gage supplémentaire, une "méthode des petits pas "à la russe. La communauté internationale condamnera puis on passera à autre chose. Jusqu'à la prochaine.

Turquie : les choses apparaissent clairement. Face à l'impasse politique qui suit les dernières élections (l'AKP ne peut plus gouverner seul et est incapable de nouer une coalition), le gouvernement se dirige vers de nouvelles élections. Mais pour battre en brèche le succès du parti kurde, qui a réussi à élargir son audience au-delà de sa seule composante ethnique, on durcit les relations avec les Kurdes. Ainsi, l'accord turco-américain "contre" l'EI a-t-il été surtout l'occasion de reprendre les opérations militaires contre les Kurdes, afin de radicaliser les tenions politiques et provoquer un sursaut électoral. Stratégie risquée. En tout cas, elle relativise fortement le soutien turc à la coalition anti-EI...

Trois (ou quatre) Kurdistans : Celui en Turquie, dirigé par le PKK, opposé au gouvernement turc. Celui d'Irak, autonome, allié des facto au gouvernement turc. Celui de Syrie, aligné sur le PKK et donc en mauvais termes avec le gouvernement turc. Sachant que celui d'Irak est lui-même divisé en 2 (mais on l'oublie), la faction dominante ne devant pas omettre la faction minoritaire (au sud est) qui, du coup, est plutôt alliée au PKK. Je ne mentionne même pas les Kurdes d'Iran (5ème Kurdistan?). Bref, le rêve d'un Kurdistan indépendant se heurtera rapidement aux dissensions internes aux Kurdes.

A. Le Chardon.

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