Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Les farouches

"En face, Mahmoud était au comble de l'exaltation. Il allait de l'un à l'autre de ses maigres corps d'armée. A ses cris répondaient des clameurs enragées et sauvages. Pour dépenaillée qu'elle fût, et sans doute parce qu'elle manquait de tout, cette troupe mal nourrie, nu-pieds, grelottante était piquée par l'insupportable et nécessaire aiguillon de la haine et du dénouement à la vue des ces ennemis chamarrés encombrés de tous les luxes de la prospérité. Il n'était pas un des ces cavaliers afghans ou de leurs supplétifs venus des confins de l'Inde qui ne ressentit comme une nécessité personnelle l'envie de châtier ces hommes amollis, efféminés par une vie trop douce et trop heureuse. Ceux qui n'avaient rien ressentaient à la fois un grand mépris pour les richesses et pourtant le violent désir de s'en emparer. Ils avaient l'espoir de les acquérir à vil prix; ce n'était rien pour eux de sacrifier leur vie qu'ils exposaient chaque jour sans motif, sans profit et sans crainte".

photo_sauver_ispahan.jpg

In J.-Ch. Rufin, "Sauver Ispahan", folio 2002, p. 456. (1ère parution chez Gallimard en 1998)

A la fin, évidemment, les Afghans battent les Persans !

O. Kempf

Commentaires

1. Le samedi 29 août 2009, 08:52 par

Magnifique citation !

Je reste sur ma terre d'origine (lol), au pays de Philippe le Hardi, Jean Sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire...

J'essaierai de reprendre Ifriqiya dès que possible.
A bientôt !

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.egeablog.net/index.php?trackback/298

Fil des commentaires de ce billet