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L'OTAN au 21 : une lecture

Nicolas Arpagian, rédacteur en chef de "Prospective stratégique" (revue du CEPS) me fait parvenir la fiche de lecture qu'il fera paraître dans le prochain numéro de sa revue : mille mercis à lui.

O. Kempf

L’Otan au XXIème Siècle.

Il ne faut certainement pas s’arrêter à ce titre convenu et au contraire bien prendre le temps de s’immerger dans ce récit de l’Alliance atlantique. Celle-ci, sans doute encore plus que l’Union européenne qui structure désormais notre vie quotidienne, fait partie dans notre pays de ces inconnus célèbres. Puisque la France, avant la décision de Nicolas Sarkozy de rejoindre le commandement intégré, se vivait surtout dans sa supposée distance souhaitée par le Général de Gaulle. En clair, depuis 1966, l’OTAN n’était plus vraiment notre affaire.

C’est la raison pour laquelle le livre d'Olivier Kempf vient à point nommé. Suffisamment pédagogue pour ne pas laisser son lecteur novice au bord du chemin, il ne renonce pas à faire entendre sa musique personnelle à propos de la maison otanienne. Cette dernière crut son heure finale arrivée avec l’écroulement du Mur de Berlin à la fin des années 1980 mais su finalement se réinventer pour servir de plateforme en Afghanistan, par exemple. Abondamment documenté, cet ouvrage retrace les étapes qui ont jalonné la vie de l’Alliance au cours des cinq dernières décennies. Une occasion saisie par celui qui est également maître de conférences à Sciences Po pour revenir sur les « balbutiements européens » en matière de défense. Et expliquer comment le théorème originel (« Inclure les Américains, Exclure les Soviétiques et Soumettre les Allemands ») fut finalement revisité. Soulignant que cette OTAN est prioritairement une instance politique, et non pas militaire comme on l’imagine de prime abord.

A l’issue du 11 septembre 2001, l’Alliance a dû intégrer la lutte contre le terrorisme dans son champ d’intervention, alors que sa machinerie interne n’avait pas été conçue pour affronter ce genre d’ennemi. Ainsi, cette analyse sur l’organisation atlantique nous conduit à réfléchir aux nouvelles manières de faire la guerre et au calibrage institutionnel qui s’impose désormais aux Etats pour mener de telles opérations. Un seul regret à la lecture de ce volume : la brièveté de la section intitulée « Que sera l’Alliance en 2025 ? ». Non que l’auteur de ces lignes soit féru de science-fiction. Mais il aurait été intéressé par de plus amples développements sur le sujet. Notamment quand Olivier Kempf y aborde la question d’un « certain Occident représenté par l’OTAN ». Avec à la clé toutes les interrogations qui concernent le devenir de nos sociétés occidentales. Ce qu’il présente déjà comme « cet Occident imprécis ». Pour prolonger cette plongée dans les questions stratégiques, on ne peut que conseiller – outre la lecture de ce livre – la fréquentation assidue du blog d’Olivier Kempf : http://www.egeablog.net.

Nicolas ARPAGIAN

Rédacteur en chef de la revue Prospective Stratégique,

Coordonnateur d’enseignements à l’INHESJ.

2010, Artège, 564 pages, 32 €

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