Voici un article écrit par Thierry Berthier, qui propose une approche mathématique de la cyberstratégie. J'en suis heureux, car la cyberstratégie ne me semble pas le fait que des informaticiens, mais être une discipline transversale qui nécessite des angles de vue différents pour mieux comprendre sa complexité. Des stratégistes, donc, mais aussi des mathématiciens, des juristes, des économistes, etc... (et bien sûr des informaticiens).
Rassurez vous, il n'y a pas de formules ou d'équation, et un lettreux comme moi a compris, avec certes un peu d’attention. Pour dire les choses d'un mot, l'auteur propose de décrire le cyberespace comme un espace "à deux dimensions de cellules ou cases sur lesquelles évoluent des agents possédant des caractéristiques, des capacités, des croyances, des intérêts, des besoins, des objectifs". Et il définis les acteurs comme des 7-uples (d'ailleurs, faut-il dire septuples, heptuples ou heptatuples ? on restera à septuple pour le moment, mais les lettreux, vous avez là moyen démontrer votre avantage comparatif). Septuples, donc, car caractérisés par sept "qualités : "intentions, intérêts, besoins, aptitudes et capacités d'actions sur une cellule ou sur un autre agent, connaissances, croyances, stratégie. Puis l'auteur cherche à examiner les interactions entre les agents et l'espace.
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J'ouvre aussitôt le débat : comment différencier, dans les qualités données aux agents, ce qui appartient à l'intention et ce qui appartient à la stratégie ? autrement dit, ces qualités sont-elle (mathématiquement) indépendantes ? Car dire qu'un agent a une stratégie est une hypothèse forte, surtout si l'on parle d'agents individuels (ce qui me semble une autre hypothèse du modèle : quid des agents multiples : collectifs, entreprises, Etats) ? Vous le voyez, cette perspective "mathématique" ouvre de vraies perspectives stratégiques et nous aide à mieux comprendre (et formaliser) la réflexion.
O. Kempf