Ainsi donc, un sous-secrétaire d’État aurait dit de l'Europe qu'elle aille se faire f.... Cela provoque un peu d'agitation à Brive la gaillarde (à Landerneau, je ne sais pas mais peut-être aussi). Je m'émeus de l'émotion. Que reproche-t-on à cette brave dame ? d'être vulgaire ? bon, oui, mais j'en connais plein qui sont grossiers et on n'en fait pas un plat. Donc quoi ? ah! oui, de dire de l'Europe qu'elle est quantité négligeable.
source (l'excellent Deligne)
A quoi on peut objecter au moins deux choses. D'une part, c'était une conversation privée entre un sous-secrétaire d’État (fonction éminente) et un ambassadeur. Cette conversation a été écoutée, enregistrée et diffusée. Là giserait le scandale : une conversation privée qui serait espionnée ? mais j'ai cru comprendre qu'on avait le droit d’espionner tout le monde, y compris les citoyens normaux, alors vous pensez, un ministre et un ambassadeur, ça s'espionne. Du coup, qui aurait intérêt à l'avoir fait ? les Russes (puisque l'ambassadeur en question se trouve en Ukraine) ? ce serait vilain surtout au moment de Sotchi. Je n'ose le penser et en tout cas, je n'ai pas eu le sentiment que cétait là la source du scandale. Peut-être alors l'émotion tient à ce qu'elle a dit ce qu'elle pensait (dans une conversation privée) et surtout d'avoir dit que la politique américaine pouvait négliger la coordination avec des amis, surtout quand ces amis démontraient une si grande ambition politique (si grande qu'on a bien vu en Ukraine la réussite de ladite grande politique). Moui. Le scandale est-il dans ce que les États-Unis ont une politique ou dans ce que l'UE n'en a pas et qu'on puisse la négliger ? Serait-ce au fond ce dernier point le scandale ? non qu'il soit faux mais qu'on le dise ?
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