Oyez ou plutôt, voyez, bonnes gens. Or donc, son altesse sérénissime Michel Field, prince cathodique s'il en fût, m'a fait l'immense honneur de m'inviter ce mardi 1er février lors de son animation télévisuelle, de 17h30 à 18h00, sur un pré nommé LCI (tel savant qui connaît des arcanes secrètes […]
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Egypte : de Tunis à Ankara
L'Égypte, donc. Au carrefour de trois zones.
- le Proche Orient : et notamment la stabilisation du conflit israélo-arabe : cela ne demande qu'à repartir...
- l'Afrique,: et particulièrement, le Soudan, lui-même en plein trouble (ne vient-on aps d'apprendre que le sud-Soudan avait validé son indépendance à 99 % ? ) : autant dire que la déstabilisation est déjà là...
- le Maghreb : inévitable, puisque le choc vient de Tunisie, où les choses ont l'air de s'apaiser. La question majeure, avec un énorme point d'interrogation, tient à la Libye : là aussi, un tyran au pouvoir depuis 35 ans, avec des différends nationaux sous-jacents et une rente pétrolière immense.
Ainsi donc, les événements actuels du Caire et autres lieux sont d'importance. Qu'en dire encore ?
Marianne
L'hexagone (la carte) a remplacé Marianne dans nos représentations de la France : symboliquement, la géographie a remplacé l'histoire.... O. Kempf
Qu’est ce que la victoire ? (S. DUval)
Samuel Duval est actuellement étudiant à Télécom ParisTech pour passer un mastère 2 de conception et architecture des réseaux.
Cela illustre que des magiciens de l'informatique sont capables de raisonner stratégiquement... Merci à lui.
O. Kempf
Surprise, surprise
1/ A propos de la Tunisie, j'ai déjà évoqué que malgré "l'évidence" de certains commentateurs (selon qui "c'était totalement prévisible"), la chose n'était pas anticipable. Certes, elle était explicable avec des ressorts de longue durée que j'ai essayé de mettre à jour après coup (voir mon billet). Certes, il est possible que certains spécialistes de la Tunisie aient pu prédire ce qui s'est passé, mais force est de reconnaître :
(croissance économique africaine)
personne n'a dit que cela se passerait comme cela, et à cet instant-là, et en liaison notamment avec les contrecoups de la crise financière.
L’argent des guérillas (Amérique latine)
Marie-Danielle Demelas est professeur à l'Université de la Sorbonne nouvelle-Paris 3, détachée auprès de l'IRD (Institut de recherches pour le développement) qu'elle représente en Bolivie. A la suite du beau texte sur le guerillero, je lui ai demandé si elle avait d'autres écritures à nous proposer.
Cela nous donne l'occasion de cette explication passionnante, qui me permet d'aborder les rivages de l'Amérique du sud : je m'aperçois en effet que je ne l'ai pas encore abordée directement, même si je l'ai déjà évoquée incidemment (le Brésil et l'eau) ou dans l'ancien égéa (UNASUR, Ingrid Bettancourt).
Surtout, ce texte d'un historien nous donne quelques enseignements :
- le lien profond entre toute guérilla et un financement illicite
- ce trafic illicite n'hésite donc pas à manier la drogue
- la guérilla occasionne une économie de guerre, une irrégularisation de l'économie : or, cet enseignement n'est pas anodin, car je peux vous assurer qu'entre membres d'AGS, le débat fait rage ces jours-ci sur le concept de guerre économique. CE billet vient apporter un utile contre-point, et j'espère qu'on vous en reparlera. En attendant, ça vaut le coup de lire Mme Delemas : merci à elle.
O. Kempf
Guerres low cost : plus qu'un livre, un concept
Chers lecteurs,
Voici donc une petite surprise dont beaucoup d'entre vous ont déjà connaissance, puisqu'ils fréquentent les autres blogs, mais sur laquelle il me semble nécessaire d'insister, pour plusieurs raisons.
Il s'agit donc de la publication, par AGS (alliance géostratégique, le premier portail de la blogosphère stratégique francophone) de son premier ouvrage. Pourquoi est-ce important ? pourquoi est-il utile que vous cliquiez sur "en savoir plus" juste en dessous et preniez le temps de me lire ?
Place du soldat dans la société
Un correspondant (SO) me communique ce compte-rendu d'un colloque qui s'est tenu le 9 décembre dernier à l'Assemblée nationale, organisé par Mme Lhostalier, député du Nord, membre de la Commission de la Défense.
Thème officiel : Quelle est la place du soldat dans la société aujourd’hui en France ?
Merci de ce compte-rendu extrêmement bien fait, d'un débat qui avait l'air fort intéressant. Si d'ailleurs vous assistez à des colloques qui valent le coup, n'hésite pas à m'envoyer vos CR, je les passerai.
O. Kempf
Les relations entre le commandement et le management.
Je poursuis mes études sur le commandement. Voici l'état de mes élucubrations sur la question du management.
Je ne cache pas que j'ai longtemps dit, comme beaucoup, "le commandement ce n'est pas du management". Et c'est vrai. Il reste qu'il faut un peu creuser les choses et aller au-delà de la formule, certes rassurante, mais qui n'a pas force convaincante dans le civil. Bref, il s'agit bien d'un "essai", destiné à être charogné (comme disent les marins) : je compte sur vous.
Norvégien dans le texte
Je déjeune l'autre jour avec un ami norvégien que je n'avais pas vu depuis dix ans, lors de son précédent établissement à Paris. Alors que je l'interroge sur ce qu'il a trouvé de changé chez les Français, il me fait deux observations :
L'OTAN au 21 : une lecture
Nicolas Arpagian, rédacteur en chef de "Prospective stratégique" (revue du CEPS) me fait parvenir la fiche de lecture qu'il fera paraître dans le prochain numéro de sa revue : mille mercis à lui.
O. Kempf
Du guerillero bolivien à Blaise de Monluc
J'aimerais signaler le discours que fit Marie-Danielle Demelas, professeur d’Histoire à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (Université de la Sorbonne Nouvelle - Paris III), lors d'une occasion prestigieuse toute à son honneur.
J'en extrait ce texte suivant, fort éclairant sur la mentalité du guerillero : à l'heure où de nombreux penseurs s'échinent à théoriser la contre-insurrection, il me semble sain de revenir au côté fruste des guerilleros, ces gens de peu. Mille merci à elle, et bravo pour ce très beau texte.
O. Kempf
Scan du web
Juste quelques petites pépites, une que je vous ai déjà signalée, une autre découverte au hasard.
Doctrine aérienne : entretien avec J. de Lespinois
La doctrine aérienne a une faible réputation en France : pourtant, l'arme est jeune et n'a cessé de prôner l'innovation. Mais il faut bien constater que la dissuasion d'une part, le modèle américain d'autre part ont un peu asséché la réflexion de cette arme. On observe depuis quelques temps quelques frémissements, occasionnés par le 75° anniversaire. Et c'est pourquoi il faut saluer l'œuvre fondatrice du LCL de Lespinois, qui a publié récemment "La doctrine des forces aériennes françaises : 1912-1976".
On lira avec la plus grande attention sa longue introduction (une quarantaine de pages) qui permet de naviguer dans tous les textes originaux qui sont placés à la suite : sans cette introduction, on aurait un peu de mal à discerner pourquoi tel règlement, pourquoi tel texte contribuent activement à l'émergence de cette doctrine française. La période s'arrête à 1976, mais elle est passionnante, car tous les grands thèmes me semblent y être (vu de mon œil de béotien, que les aviateurs me pardonnent). Jérôme de Lespinois a bien voulu répondre à mes questions : qu'il en soit remercié. Si vous avez des questions particulières, je les retransmettrai.
Fécondité
L'INSEE vient de rendre public les chiffres 2010 de la fécondité française, et l'exception française se confirme. On lira cet article du Figaro (quand Le Monde n'y consacre qu'un entrefilet).
D'emblée, remarquez ce mot "exception française". Eh! oui, elle existe encore, et pas vraiment là où on l'attendait. Exception surtout par rapport à ce qu'on a plaisir à nous répéter : nous sommes un pays sinistre, décliniste et psychotique : d'ailleurs, fort logiquement optimistes, nous ne cessons de fabriquer des enfants.
L'invention de la France
Je suis en train de parcourir "l'invention de la France", de Hervé Le Bras et Emmanuel Todd : l'analyse anthropologique appliquée au cas français, dans un essai novateur de 1981, qui a suscité la curiosité mais, finalement, n'a pas eu trop de suites. Et pourtant !
Je n'en ferai pas une fiche de lecture complète, mais veux juste vous donner quelques extraits particulièrement significatifs.
Vive la France quand même (Gauchon et Houissoud)
J’ai signalé, un jour, qu’il n’y avait pas d’ouvrage sur la géopolitique de la France. On pense toutefois au « Vive la nation ! » d’Yves Lacoste. Et voici ce « Vive la France quand même ! », paru l’an dernier et que je n’ai découvert qu’à l’automne.
Je n’en parle que maintenant parce qu’il me sert beaucoup lors de mes travaux actuels. On remarquera l’usage commun du point d’exclamation, comme si avoir des propos sur la géopolitique française supposait un je ne sais quoi de défi à l’ambiance intellectuelle qui conforte, a contrario, l’idée que j’ai de l’existence d’un tabou.
Tunisie, Maghreb, etc.
Ainsi donc, le régime de l'autocrate Ben Ali est tombé. Ceci amène plusieurs remarques.
Armée de mer
Juste de retour après deux trois jours d'absence, et un léger pb sur le blog, enfin réparé. Dans un de ses commentaires, Th. Lamidel parle de l'armée de mer : je ne lui reprocherai pas, puisque j'utilise, moi-aussi, de temps à autres, cette expression. Elle était de coutume (relisez l'appel du 18 […]
Partenaires ?
Lors du café stratégique de ce soir (un des plus réussis), Colomban Lebas nous a donné de brillants aperçus sur la prolifération ou, pour reprendre sa précision, sur la dissémination. J'ai eu plaisir à l'écouter citer les époux Toffler et leur concept des trois vagues, cela faisait longtemps qu'on n'en avait pas entendu parler : peut-être serait-il d'ailleurs temps de les redécouvrir.
Mais ce n'est pas l'objet de ce petit billet. A un moment, en répondant à une question, C. Lebas évoque les points communs qui réunissent l'Inde et Israël.
Merci
Oui, merci à tous ceux qui sont venus ce soir à La Géographie : du coup, je n'ai pas arrêté de signer, sans discontinuer, en dialoguant avec les lecteurs, ce qui est une expérience il faut bien le dire agréable. Bien sûr pas mal d'amis, mais aussi des inconnus, et ça fait autant plaisir. Plus de […]
Commander et transmissions
Juste un petit rappel avant de passer au sujet : demain, mardi, de 18h30 à 20h00, à la Librairie La Géographie (184 bvd St Germain), je dédicacerai mon dernier "L'Otan au 21° siècle". Détails ici.
Mais le billet du jour poursuit ma réflexion sur le commandement. En effet, non content d'avoir évoqué quelques considérations sur le commandement au quotidien, celui du chef qui fait face tous les jours à des difficultés fort nombreuses, j'évoque maintenant l'autre aspect du "commandement" : son sens organique, fonctionnel, institutionnel, désincarné pour tout dire.
(Le lieutenant-colonel Gambiez, commandant la Brigade de choc, en exercice avec une équipe de transmissions dans les bois, près de Delle : image ecpa)
Le commandement, ce sont des ordres. Ils doivent être transmis. Pas de commandement sans transmissions.
Prolifération
Petit reminder à tous : nous accueillerons Colomban Lebas qui viendra nous parler de prolifération. Comme d'habitude, rendez-vous mercredi soir (12 ajnvier) à 18h00 au Concorde. […]
Sud Soudan
Un nouveau pays est donc en train de naître en Afrique : le sud-Soudan, que nous désignerons par Juba, du nom de sa capitale.
L'affaire était rien moins qu'évidente. Et s'il semble désormais acquis que le référendum se déroulera, cela ne signifie pas pour autant que l'affaire est terminée. Quelques considérations paraissent utiles.
Pin-pon.
Une fois de temps en temps, une petite blague allège le ton sérieux de ce blog. Elle m'a fait hurler de rire.
Equation
Dans le discours des vœux du Président de la République, on note quelques phrases qui sont l’exposé chimiquement pur de la géopolitique française : « La France n’est pas un pays comme les autres. La France est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. La France a un rôle sur la […]
Portugal atlantique
Le Portugal s'est fait tardivement (XII° XIII° siècle), au temps de la Reconquista. Tout de suite, et assez curieusement, il se sépare de l'Espagne.
La nouvelle puissance turque
Disons-le d’emblée : ce livre est indispensable. Du moins si on s’intéresse à la géopolitique européenne et donc à ses marges. La question turque ne cesse de nous interroger depuis une quinzaine d’années, d’une part à cause de sa candidature à l’Union Européenne, d’autre part à cause de son virage « démocrate-musulman ». Trop souvent cependant, les discours ne portaient que sur la première ligne de débat. Il manquait un ouvrage de référence qui s’attarde sur la deuxième. C’est désormais chose faite.
Tunisie : présage chinois ?
Les troubles qui se déroulent en Tunisie depuis maintenant plusieurs semaines peuvent avoir une signification géopolitique.
OTAN au 21° siècle : dédicace le 11 janvier - St Germain des prés
Plusieurs de mes correspondants me signalent qu'ils n'arrivent pas à commander mon livre sur Amazon : j'en suis désolé, et viens de signaler la chose à l'éditeur. J'y reviens ci-dessous. Vous pouvez commander directement le livre sur le site de l'éditeur : ici. Surtout, pour les Parisiens, j'aurais […]
Humour anglais
Ainsi, l'organigramme du SEAE (Service Européen d'Action Extérieure) a été rendu public. Il faut voir l'air piteux et déconfit des Français, rien qu'à lire le Figaro de la semaine dernière (article du 28 décembre ) : c'est pas bon.
Pour faire simple, le titre de l'article dit tout : La diplomatie européenne trustée par les Britanniques.
Pensée stratégique et liberté d’action
Un interlocuteur, qui prépare une école de guerre, m'envoie ce devoir sur "Pensée stratégique et liberté d'action". ça tombe bien, un autre correspondant me demande des devoirs CID. Avant de lire le corrigé, vous pouvez vous essayer à écrire un plan détaillé.
Qu'en pensez-vous ? L'aiderez-vous, par vos commentaires, à s'améliorer ?
O. Kempf
Commander : du militaire au civil ? entretien avec J. Henrotin.
Oui, bien sûr, je vous souhaite une bonne année : mais je ne vais pas faire un billet rien que pour ça, dites ? ce serait trop facile.
Donc, avant de s'intéresser à 2011, un petit retour à 2010. Voici donc l'entretien qu'a publié Joseph Henrotin dans DSI, en octobre ou novembre dernier.